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Triplette 2007, la chute de l’histoire!

7 Déc

Qui l’aurait cru qu’un jour la boite noir des triplettes enregistrerait un accident…jusque la inutile, la question s’était posée.. »garde-t-on cette partie si couteuse et si peu utilisée? »

Et pourtant nos 3 triplettistes de 2007 parcourant l’Europe de l’Est ont fait rebondir la discussion, l’utilité de la boite noire n’est donc plus à remettre en question.

Bon cette petite video (4min) vous fera vivre un moment inoubliable de cette aventure. Après une journée de montée (30km) pour traverser les montagnes Transfagarasan de Roumanie (2400m d’altitude) nos 3 compères décident de dormir en haut de la montagne. Le lendemain fiers de leur exploit de la veille, proche du but, Bucarest étant quasiment dans le champs de vision, ils s’attaquent à la descente, le grand bonheur…Ohhh mais malheureux qu’ils étaient, ohh mais Tarantasse la triplette grincheuse de ce voyage…le descente ne fut pas aussi belle que celle rêvée!

A vous de voir la video!

Eurotriplette : Estonie – Roumanie

1 Déc

L’EQUIPE

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L’ITINERAIRE

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RETROSPECTIVE DU VOYAGE

Estonie

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L’Estonie fut le premier pays de notre périple, ce qui explique sans doute notre affection pour le premier des Etats baltes que nous traversions. Des notre arrivée à Tallinn, nous fumes surpris par l’atmosphère chaleureuse et accueillante des petites rues de la vieille ville, et de la convivialité des Estoniens.
Tallinn est une capitale chargée d’Histoire, qui connu successivement des influences scandinaves (9ème siècle), russes (10ème s.) puis danoises (13ème s : ce sont eux qui fortifièrent la ville), suédoises (17ème) et enfin soviétiques. Ce mélange des genres, couplé à l’intégration du Pays dans l’UE en 2004, fait de la capitale un carrefour de cultures et de styles, à l’image de l’Europe. C’est d’ailleurs la capitale européenne qui comporte le plus de ressortissants hors UE : plus de 27% des 400 000 habitants. La vieille ville, bien que détruite à 50% lors de la seconde guerre mondiale, a été classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 1997, et est une des visites incontournable de la capitale.
Un des fais marquants que nous avons pu observer dans ce pays sera le ressentiment profond pour les russes chez les estoniens, que ce soit dans les villes ou dans les campagnes. Cela peu sans doute s’expliquer par la période communiste, durant laquelle Tallinn était un des principaux ports de l’URSS et où l’immigration organisée par Moscou a fait que les grandes villes du pays comprenait plus de russes que d’Estoniens ; ceux-ci ont donc eu l’impression de ne pas être chez eux dans leur pays, et ce sentiment perdure toujours aujourd’hui.
Pour un premier pays dans notre périple, l’Estonie restera également le symbole d’une contrée plate, où le vent fut notre pire ennemi. Les conditions de ce début de voyage étaient plutôt mauvaises, avec de la pluie et du froid (un bon temps de Bretagne !), ainsi que le vol de notre sac contenant tous les outils et une partie des pièces de rechange nécessaire au fonctionnement du vélo… mais le succès de la triplette dans tous les endroits traversés nous assurait la bonne humeur et un accueil chaleureux chez les populations.

Lettonie

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Après cinq jours de voyage, nous passons notre première frontière pour arriver en Lettonie, le pays central des Etats baltes. Tout comme l’Estonie, le pays a subi de nombreuses influences au cours de l’Histoire, notamment Prussienne (on parle encore allemand dans certaines régions du pays), puis polonaise et suédoise. Puis elle entrera dans l’empire russe, avant d’être occupée par les nazis puis annexée par l’URSS.
La population lettone nous a réellement bien accueillie tout au long de notre traversée du pays, mais nous n’avons pas retrouvé la chaleur humaine et la bonne ambiance que dégageait les rues de Tallinn. Nous prenions aussi de plus en plus d’initiatives, et nos efforts pour assimiler quelques mots de la langue nationale sont tout de suite gages de bonne entente. Riga, la capitale, est aussi la plus grosse ville des Etats baltes. Mais elle est aussi tristement célèbre pour être la capitale du tourisme sexuel en Europe, et la quantité de rabatteurs nuit grandement à l’ambiance et au patrimoine pourtant riche de la ville. Il ne fait pas non plus bon traîner dans certaines ruelles le soir : de l’aveux même des lettons, l’influence de la Biélorussie voisine et de ses mafias se fait sentir…
Là aussi, le contraste entre la ville et les campagnes est encore plus saisissant ici : les gros bâtiments austères et massifs de l’époque soviétique font place à des campagnes boisées, et à de grandes étendues planes. La famille est encore très importante, puisque trois générations (enfants, parents, grands-parents) vivent sous le même toit ou sur le même terrain. C’est d’ailleurs un fait que nous allons retrouver du début à la fin du voyage.

Lituanie

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Neuf jours après notre départ de Tallinn, nous voici rendus au dernier pays baltique de notre périple. La Lituanie est l’Etat le plus touristique de nos trois premières étapes européennes, et se rapproche plus de l’Estonie que de la Lettonie dans la manière de vivre et de l’ambiance qui se dégage. C’est aussi là, à Kupiscis, que nous allons connaître la plus grosse galère mécanique, à savoir la casse sur un trottoir du pédalier central. Cela nous immobilisa pendant deux jours, et nous a permis de rencontrer la police locale, les gérants des deux magasins de vélos du coin, un traducteur sans qui tout aurait été mille fois plus compliqué… comme quoi les grandes galères sont aussi l’occasion des meilleures rencontres !
La Lituanie offre un paysage un peu plus vallonné et plus diversifié que les deux premiers pays traversés. C’est un vrai plaisir d’y voyager à vélo, entre lacs, collines et villages. Cela annonçait aussi l’entrée dans l’intérieur des terres, et l’adieu à la Baltique que nous suivions depuis le départ ou presque.
Vilnius, la capitale, a elle aussi connu des influences externes, entre culture russe, polonaise et biélorusse principalement. C’est aujourd’hui une ville en plein développement, qui allie patrimoine historique et développement économique. La vieille ville y est remarquable et compte parmi les mieux conservées d’europe. Une des curiosités de la ville est le quartier Užupis (littéralement, derrière le fleuve) qui regroupe la plupart des artistes et qui a crée sa propre constitution ; un cachet est même apposé sur les passeports des touristes de passage.
Après deux jours de visite et de rencontres, nous reprenons la route pour nous diriger vers le plus grand des Etats de notre périple : la Pologne.

Pologne

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Nous voici rendus en Pologne au soir du 18 juillet. Nous nous enfonçons un peu plus à l’intérieur des terres, et filons plein sud. Le climat change en conséquence : désormais, il fera chaud, très chaud ! Cela va nous obliger à porter en permanence 10 litres d’eau sur le vélo, afin de s’alimenter et de s’hydrater en autonomie complète. Les ravitaillements se feront de plus en plus fréquents.
La Pologne et ses campagnes vallonnées ne vont pas être une partie de plaisir pour nous. En effet, le pays ne compte pas ou très peu d’autoroutes, et seules deux routes nationales assurent la desserte des Etats baltes pour les poids lourds. C’est donc une file incessante de camions que nous croisons sur notre itinéraire, ce qui nous oblige à changer nos plans : nous décidons de faire du stop pour rejoindre au plus vite la capitale Cracovie, afin de rejoindre le réseau routier du sud, plus dense. Tout au long de notre traversée polonaise, nous croiserons des chantiers de routes et d’infrastructures financées ou cofinancées par l’UE, preuve du soutient à l’intégration et au développement apporté par Bruxelles.
Puisque Varsovie s’avère plutôt décevante (abondance de touristes en cette fin juillet, vieille ville très réduite et cité hétérogène, puisque détruite à 84% par les nazis suite à l’insurrection du tristement célèbre ghetto), nous décidons de ne pas nous attarder et de filer vers l’autre grande ville polonaise, Cracovie. Là, nous retrouvons une cité pleine de charme et de caractère, et nous nous attardons trois jours pour profiter de la cité.
La Pologne restera le pays où le voyage à vélo fut le moins agréable, du fait de l’encombrement des routes. C’est également à partir de ce pays que notre triplette montra des signes de faiblesse, notamment au niveau des freins.
Nous ne pouvions quitter le sud de la Pologne sans faire un passage par Auschwitz ; cet endroit était un point de passage obligé de notre projet, porteur de valeurs telles que la solidarité, la découverte d’autres cultures et l’ouverture d’esprit. Nous fûmes stupéfaits de l’étendue du camp, et de l’organisation mortelle mise en place dans ce lieu, avec pour seul but d’éliminer des êtres humains. Nous nous sommes attardés une journée entière et avons décidés de ne partir que le lendemain, tous trois un peu chamboulés par une telle visite.
Après une traversée qui ne fut pas de tout repos, nous quittons la Pologne pour nous diriger vers les contreforts montagneux de la Slovaquie.

Slovaquie

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Nous quittons les routes surchargées de la Pologne pour retrouver un pays tranquille, la slovaquie. C’est aussi l’occasion des premières côtes sérieuses, avec des pointes à 12% et des sommets à plus de 2500 mètres d’altitude.
C’est l’occasion de retrouver la nature, le camping sauvage et les petits villages de campagne après le sud citadin de la pologne. Nous décidons de ne pas passer cette fois par la capitale, Bratislava, car cela nous rallongerait d’environ 600 km et d’une semaine de voyage.
La Slovaquie, de part sa position centrale en Europe, a subi la domination hongroise pendant plus de huit siècles, en tant que province de l’empire austro-hongrois. Intégrée à la Tchécoslovaquie, cet Etat retrouvera son indépendance au 1er janvier 1993.
Nous décidons de passer par le centre du pays, réputé pour ses villages encastrés, sa beauté et ses lacs. C’est donc naturellement que nous arrivons à Banska Stiavnica, un grand village de 10 000 habitants accroché à flanc de montagne dans le centre du pays.
Classé là-aussi au patrimoine mondial, nous découvrons un village somptueux, brut et très attachant. Nous faisons de nombreuses rencontres, notamment dans le seul bar de la ville, et nous finirons par loger chez un habitant pendant 2 jours, avant de nous diriger vers le lac de Bansky Studenec, situé à une vingtaine de kilomètres. Nous y trouvons un havre de paix, où nous nous reposons quelques jours en profitant du lac. Puis c’est la reprise de la route, avec ses galères et ses joies, pour nous diriger vers la Hongrie.
La Slovaquie fut réellement un plaisir à vélo : des paysages vallonnés et somptueux, des gens très accueillants, drôles et gentils, et toujours cet émerveillement à la vue de la triplette et quand nous racontons notre manière de voyager. Nous aurons tout de même eu notre lot de galères mécaniques, puisque nous cassons la chaîne arrière en pleine ascension. Mais voyager écolo ne veut pas dire voyager facile…

Hongrie

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Le passage en Hongrie se fait naturellement, puisque nous arrivons par le nord et rejoignons le Danube. La différence avec la Slovaquie, exceptée la langue, n’est pas flagrante : les gens sont toujours aussi chaleureux et accueillants, surpris par notre vélo et notre présence dans des coins reculés.
Nous posons nos valises à Bank, petit village située à une centaine de kilomètres au nord de Budapest, où nous rencontrons la jeunesse locale et discutons de leur vision de l’Europe. Même si la barrière de la langue est présente, il est évident de voir que l’adhésion de leurs pays à l’UE suscite chez les nouveaux européens un grand espoir de voir les années soviétiques faire place à la prospérité et à la paix. Il faudra cependant du temps pour parachever cette intégration, et la rendre aussi conviviale et fraternelle que faire se peut.
Nous poursuivons notre route vers Budapest, et nous croisons en chemin un petit camion conduit par deux bretonnes des Cotes d’ Armor, avec qui nous décidons de camper le soir même sur les rives du Danube.
Budapest est une grande capitale, réputée mondialement pour ses sources thermales. C’était aussi l’une des citées phares de l’Empire austro-hongrois, et la ville présente une richesse culturelle et un patrimoine architectural hors du commun. Il faut plusieurs jours pour en apprécier toutes les beautés, que ce soit sur l’une (Buda) ou l’autre (Pest) rive du Danube.
C’est également là qu’a lieu le Sziget festival, souvent présenté comme le woodstock européen, rassemblant plus de 400 000 personnes sur huit jours. Le hasard faisant bien les choses, nous arrivons dans la capitale hongroise la veille du lancement de l’édition 2007, et décidons donc de rester une semaine sur budapest.
Reprendre la route après une semaine de pause ne fut pas très facile, notamment la sortie de l’agglomération de la capitale, où nous nous retrouvâmes sur une autoroute… pas vraiment conseillé à vélo ! Enfin, après de nouvelles casses (pédale, roue avant), nous piquons toujours plus au sud, direction la Roumanie, et le dernier de nos sept pays.

Roumanie

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Nous arrivons enfin en Roumanie, après un mois et demi de périple européen. De part sa position, la Roumanie est un véritable lieu de rencontre des cultures : c’est un pays tampon entre l’Europe de l’Est, les Balkans, l’Europe centrale et la mer noire. Possédant un héritage latin mais entouré par des Etats slaves, c’est le pays dont la langue se rapproche le plus du français (c’est du coup le seul pays où nous comprenions les cartes et panneaux !), dont environ 25% de la population possède d’ailleurs des notions.
Dès le passage de la frontière commune avec la Hongrie, relativement bien développée et intégrée à l’UE, le contraste est saisissant : les villes sont sales, polluées, et les campagnes sont les plus pauvres que nous ayons vues depuis notre départ de Tallinn. Cette situation, bien qu’en amélioration grâce au boom économique exceptionnel que connaît le pays depuis quelques années, est à rapprocher de l’Histoire. La Roumanie a en effet connu 45 ans de dictature communiste, durant lequel plus de deux millions de civils ont péri du fait de la répression. Le dictateur Ceausescu, appuyé par Moscou, ira jusqu’à céder à la mégalomanie en se faisant construire un immense palace en plein cœur de la capitale, alors la plupart de la population peinait à se nourrir.
Notre traversée du pays fut marquée par la chaleur, avec plus de 35° certaines journées. Mais la beauté des paysages et l’impression de découvrir un pays vraiment différent de ceux traversés jusqu’ici nous ont motivé pour modifier notre itinéraire, et emprunter une route de montagne conseillée par tous les roumains rencontrés : la transfageras, traversant la chaîne des Fagaras, avec un col à passer à 2400 m d’altitude. Forts de nos 2300 km dans les jambes, nous avons mis une journée entière pour gravir les 36km d’ascension, et environ 10min le lendemain pour en dévaler 10 ! Mais après tous ces kilomètres, le matériel commence à souffrir, et une défaillance des freins nous fera chuter dans la descente du col, sans gravité heureusement. Il nous faudra désormais être plus prudent jusqu’à l’arrivée à Bucarest.
Nous profitons également de notre dernière semaine de voyage pour nous arrêter à Sibiu, ville du centre du pays et capitale européenne 2007 de la culture. Une ville charmante, au patrimoine et à l’atmosphère agréable, mais dont nous ne pourront profiter longtemps : il nous faut rejoindre Bucarest au plus vite car nous n’avons pas de moyen pour rapatrier notre vélo en France.

La fin du trajet se réalisera sans encombre, et c’est fatigué mais comblés que nous arrivons à Bucarest le 25 août 2007. Ce périple européen aura donc été l’occasion de multiples rencontres, de galères, d’échanges et de découvertes. En tentant de prôner un mode de déplacement écologique dans tous les endroits que nous avons traversé, nous avons suscité la surprise et l’admiration. Ce fut une aventure humaine extraordinaire, qui nous a fait apprendre beaucoup sur nous-mêmes et sur nos nouveaux amis européens.